VINKL LITÈ. Sholem-aleykhem de Yerushalayim. Hier pour la première fois depuis longtemps, je n'ai pas gebentsht likht ... Faut-il que je sois en Eretz. La dialectique du (de la) Juif/ve entre fidélité et trahison n'est-elle pas au coeur de la yiddishkayt ? Tradition et modernité, religion et hérésie, observance et antinomisme, 613 commandements et autant d'interprétations. Nous sommes tous des Juifs perplexes, nous sommes tous des Juifs dialoguant avec un gotenyou in himl (le yiddish me dispense et des majuscules et des points de suspension) à la fois absent, sourd et aveugle aux convulsions de ce pauvre monde qui n'en peut plus d'adresser sa prière muette, de battre sa coulpe, de se prosterner et de se rouler sur la terre de notre malheureuse planète, d'implorer un peu de pitié pour son humanité suppliciée, de renouveler plusieurs fois par an à date fixe ses voeux de paix, de santé et de sérénité. Mais rien n'y fait, si le tatelè céleste écoute et entend, grande doit être sa détresse.
Plutôt que de rentrer dans les rangs d'une ferveur auto-proclamée labellisée par le rabbinat, les autorités apposant leur shtempl et les diverses sectes sévissant sur le terrain de l'orthodoxie, c'est une ligne directe que j'emprunte pour étancher ma faim et ma soif. Allo, gotenyou in himl. Es brent.
Baladins et poètes, interprètes et saltimbanques, vous êtes aussi nos rabbins et nos maîtres sur ce sentier rocailleux et escarpé de la spiritualité. Vos thèmes les plus prosaïques se transforment en prières et vos musiques les plus populaires sont inspirées.
Cette magnifique interprétation par Алина Ивах du maintenant classique "Sapozhkelekh" illumine ainsi mon shabès. Il n'est pas donné à tous d'instiller une si profonde spiritualité dans une chanson d'amour.
La chanson yiddish se distingue par cet encens particulier qu'elle projette vers le ciel. Point n'est besoin de sacrifice et ses fumets, point n'est besoin de brûler de quoi que ce soit - sauf d'amour, point n'est besoin d'envoyer de la fumée artificielle comme dans les mariages d'aujourd'hui.
La chanson yiddish se distingue par cet encens particulier qu'elle projette vers le ciel. Point n'est besoin de sacrifice et ses fumets, point n'est besoin de brûler de quoi que ce soit - sauf d'amour, point n'est besoin d'envoyer de la fumée artificielle comme dans les mariages d'aujourd'hui.
Beautiful rendition from Алина Ивах that enlightens my shabbes. Would love to meet this interpret in the future.